"On me jucha sur un mulet qui suivit avec difficulté le chemin raboteux. Il fit un faux pas, tomba et me projeta, sans connaissance, en contrebas du chemin. Bien que blessé, je ne pus remonter sur la bête qui rechignait à continuer la route."

Saint Jean marchait. La route était l'une des plus rudes et des plus dangereuses d'Asie Mineure. Il dut grimper jusqu'au sommet des montagnes, puis redescendre, passer des rivières, voire des torrents. Ses gardes s'ingéniaient à rendre le voyage aussi fatigant que possible. Il se mettait à pleuvoir ? Ils reprenaient la route jusqu'à ce que les vêtements de Saint Jean soient trempés. S'ils arrivaient dans une prairie que le soleil revêtait d'une chape de plomb, ils lui découvraient la tête et marchaient aux heures les plus chaudes de la journée. Saint Jean supporta la faim et la soif sans un soupir.